« Il y a dans cette société une majorité de femmes et il y
en a qui sont pour beaucoup illettrées »
Cette longue succession de
malentendus, de déclarations à l’emporte-pièce et de reculades systématiques
devant les obstacles, a, petit à petit, envenimé les relations entre l’exécutif
et la population depuis le début du quinquennat. Et si on ajoute à cela les
mauvais chiffres économiques, cette phrase est la goutte qui fait déborder le
vase.
Aujourd’hui, en France, environ 7% de
la population souffre d’illettrisme, autrement dit, éprouve des difficultés à
déchiffrer des textes ou à écrire. Au regard des milliards d’euros dépensés
chaque année par le pays dans l’éducation et la formation professionnelle,
cette situation semble bien incompréhensible. À cet égard, l’État a montré
ses limites en ne parvenant pas à éradiquer ce mal. Pire encore, les résultats
de la France aux tests PISA, réalisés dans les pays de l’OCDE, montrent que le
problème semble s’étendre, puisque de plus en plus d’enfants sortent du cursus
primaire sans maîtriser l’écriture et la lecture : un retard qu’il sera
difficile de combler par la suite et qui provoquera, à brève échéance, leur
sortie du milieu scolaire sans formation ni diplôme. L’échec scolaire
perpétuel. Pourtant, les différents ministres qui se succèdent ne paraissent pas préoccupés par cela, oubliant au
passage que sans ce socle, aucune autre connaissance ne pourra être acquise par
les enfants. Espérons quand même que les propos du ministre auront permis à
certains de prendre conscience de l’ampleur du problème, (même si j’ai peu
d’espoir) et des efforts à consentir pour y remédier, à la fois sur les
méthodes d’enseignement (le retour à la méthode syllabique, etc.), mais aussi
sur le statut des écoles (auxquelles il faut donner plus d’autonomie) et de
leur personnel (recrutement, salaires plus élevés). Plus de liberté et moins de
dirigisme associés à quelques réformes permettraient à l’éducation de retrouver
la voie de l’excellence, seul véritable moyen de réduire durablement les
inégalités et la pauvreté dans le pays.