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vendredi 3 octobre 2014

Les budgets communaux vont être sous pression en 2015


Dans de nombreuses communes, le budget 2015 s’annonce nettement plus difficile à boucler :
Première accusée, celle qui a fait couler tant d’encre : la réforme des rythmes scolaires. Elle consiste à ajouter aux heures de classe des temps d’activités extra-scolaires. La bruyante hostilité des maires de France à l’égard de cette réforme ne porte pas tant sur le fond, que sur le coût de la mesure, entièrement laissé à la charge des communes. Il revient donc aux contribuables de financer les fameux TAP, pour Temps d’Activités Périscolaires. Qu’il s’agisse de rémunérer des intervenants professionnels ou associatifs ou d’assurer une simple garderie, le coût est considérable : près de 300.000€, en moyenne, pour une commune de 10.000 habitants. Pour compenser, l’État consent à verser aux collectivités la modique somme de 50€ par élève la première année et puis pour les années suivantes : ….. plus rien. 

Ensuite on trouve la loi pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové : qui porte les obligations en matière de logement social à 25% du parc immobilier de la ville. La loi pose en pratique de graves problèmes budgétaires aux maires qui ne seraient pas résolus à collectiviser dans l’urgence l’habitat de leur ville. Tous les trois ans, l’administration centrale notifie aux communes le nombre de logements sociaux qu’elles doivent impérativement réaliser au cours des trois exercices à venir afin de rattraper leur « retard » en la matière. Le rythme exigé de la part des communes est rapide : sur la période 2014-2016, ces dernières devront avoir construit un nombre de logements équivalent à 25% de l’écart entre le parc effectif de logements sociaux et celui préconisé par la loi. Les maires qui contreviennent à ces obligations, s’exposent à de lourdes pénalités, dont le montant peut atteindre 7,5% du budget de fonctionnement de la commune.
À ces mesures s’ajoute la baisse de la DGF quand le FPIC monte en puissance. La Dotation Globale de Fonctionnement est généralement connue des administrés : il s’agit du montant alloué par l’État aux communes pour leur fonctionnement. Montant qui tend à diminuer rapidement, alors que les gouvernements qui se succèdent découvrent peu à peu que l’argent ne pousse pas dans les arbres. Connaissez-vous le FPIC : Fonds de Péréquation Intercommunal et Communal ? Alors là c’est une idée géniale !!! Prendre plus aux communes « riches » pour mieux redistribuer aux communes « pauvres ». À une petite sournoiserie près : la « richesse » et la « pauvreté » des communes n’est pas déterminée en fonction des rentrées fiscales effectives, mais en fonction de leur potentiel fiscal, c’est-à-dire de ce que pourraient rapporter les bases imposables si les taux étaient fixés à un niveau déterminé par l’administration. Dans les faits, il s’agit de faire payer les communes habitées par des citoyens aisés, alors même que les citoyens en question s’acquittent déjà d’un impôt progressif censé assurer l’équité fiscale.  
On en parle moins, pourtant une foultitude de dispositifs non-fiscaux, mais néanmoins obligatoires, sont susceptibles de venir grever le porte-monnaie des administrés. Il en va ainsi, par exemple, des SPANC, Services Publics d’Assainissement Non-Collectif. Il s’agit là de faire contrôler les dispositifs autonomes de traitement des eaux usées des particuliers à leurs frais, pour ensuite, le cas échant, imposer une remise aux normes.
Si avec toutes ces réformes coûteuses et ces transferts de charges, l’année 2014 fut souvent placée sous le signe de la disette financière. L’année 2015 nous promet d’être bien pire encore pour les collectivités locales et leurs administrés.

  à vos chéquiers !