Comme dans toute l'Europe, les prix de
l'immobilier en France ont grimpé en flèche dans les années 2000. Mais
contrairement à nos voisins, ils n'ont pas baissé après la crise de 2008, ou
très modérément, ce qui a beaucoup de conséquences négatives avec ces prix
élevés.
L'épargne des Français est ainsi entièrement dédiée au logement, ce qui ralentit la
consommation d'autres biens et bloque la reprise économique. L'achat immobilier
est maintenant réservé qu'à quelques ménages. Les plus modestes, les plus
jeunes et maintenant la classe moyenne n'ont plus les moyens d'accéder à la
propriété, ce qui renforce les inégalités entre ces exclus et les propriétaires
de longue date qui étoffent encore leur patrimoine.
Pourquoi la flambée
tout à fait anormale des prix durant la dernière décennie, alors que jusque-là
l'immobilier suivait l'évolution générale des prix est-il en permanence plus
chères en France que dans tous les pays d'Europe ? Pourquoi les prix des terrains constructibles
ont-ils été multipliés par au moins 5 dans la plupart des régions en 10 ans ?
Qui a refusé de rendre les terrains constructibles pour provoquer une hausse
démentielle ? Qui empêche à présent leur diminution et comment ?
Pour enrayer
ce système il faudrait par exemple rendre obligatoire la construction sur un
terrain pour lequel une attestation de constructibilité a été émise, faute de
quoi le propriétaire serait exproprié ou contraint de payer à la commune une
contribution aux investissements collectifs. Dissocier la propriété du foncier
et de la construction pourrait également être une solution pour développer
l'offre, comme cela se fait déjà dans d'autres pays.
Les causes de la hausse des prix sont également derrière nous : aides
d'Etat pour les acheteurs, avec Scellier, PTZ et compagnie, allongement de la
durée des prêts, baisse des taux d'intérêts. Tout ce qui solvabilise la demande
fait automatiquement monter les prix. Aujourd'hui, tout cela est fini, et la
confiance des Français dans l'avenir est au plus bas. Le seul point positif
actuellement est les taux d'intérêt bas. Dès qu'ils remonteront, le marché
passera de "baisse progressive" (situation actuelle) à
"effondrement".