Ceux, et ils
étaient nombreux, qui approuvaient la théorie de rétablir en priorité l'équilibre
des comptes publics, et qui y voyaient même un gage de sérieux et de
crédibilité découvrent brusquement qu'eux-mêmes, ou les structures auxquelles
ils appartiennent, vont y laisser quelques plumes.
Jamais
personne, n'a réussi à se désendetter dans un contexte de faible croissance et
de quasi-déflation comme celui qu'organisent structurellement les règles qui
régissent actuellement l'espace économique français et européen. On peut
également douter qu'au final, une telle politique puisse aboutir à autre chose
qu'à un appauvrissement global du pays et à une remise en cause des systèmes de
solidarité progressivement mis en place, en France comme ailleurs, pour tenter
de dompter un capitalisme qui, livré à lui-même, broie les sociétés et les
individus qui les composent.
Comment ne
pas constater les énormes dégâts sociaux et économiques entraînés par les
politiques prônées depuis trois ans dans les pays de la zone euro en crise,
sans que ceux-ci voient le bout du tunnel en matière d'endettement
public ? Comment s'enthousiasmer pour les succès d'un modèle allemand
obtenus au prix d'une hausse spectaculaire de la pauvreté et des inégalités, et
d'un formidable déséquilibre démographique, faute de dépenses collectives
suffisantes ? On peut se demander s'il ne s'agit pas simplement d'engager
la France à son tour dans la course au moins-disant social commencée au sud de
l'Europe.
L'exécutif français a ses responsabilités dans le marasme actuel. Et on
peut douter que notre gouvernement parvienne à redresser la barre dans l'Hexagone
s'il ne réussit pas à changer significativement la donne au niveau européen.