A la veille
des élections européennes de mai 2014, il faudra bien aborder le thème du salaire minimum européen en
réponse à la grogne des ouvriers dont les fermetures d’usines se multiplient
surtout en France. Bien qu’il ait été présenté, comme un futur bienfait de la
construction européenne, ce salaire minimum a néanmoins été depuis 1992,
souvent occulté. Ce sujet est maintenant de plus en plus évoqué comme un
possible remède à la concurrence déloyale exercée entre pays de l’Union
Européenne. Il n’est pas acquis que nos partenaires dont la croissance
repose parfois sur des inégalités salariales qui permettent précisément de
concurrencer des secteurs entiers de l’industrie française, soit impatient
d’harmoniser les salaires. Il est à craindre que de nombreuses entreprises aillent
rejoindre celles qui ont déjà délocalisé la production de leurs industries de
main d’œuvre dans les États voisins à bas coûts de l’Est. Après plus de 20
années d’immobilisme et en l’absence d’avancée significative, on peut
aujourd’hui douter du pragmatisme des solutions proposées, et on peut craindre
que la mise en place du salaire minimum s’avère lente et laborieuse. Cependant
les distorsions de concurrence entre États Européens que nous souhaitons voir
disparaitre pour sauver nos dernières usines françaises, seraient immédiatement
et considérablement réduites si ce salaire minimum européen voyait le jour.